Les poules Caumont et Pavilly

Les poules Caumont et Pavilly

Fiche réalisée avec l'aimable participation du C.S.R.A.N. Le club pour la sauvegarde des races avicoles normandes
http://attribut.dp.free.fr/web-fiches/Fiche-CaumontP.php

Difficile de parler séparément de l’histoire de la Caumont ou de la Pavilly tant ces deux races ont toujours été conjointement citées dans la littérature avicole : au cœur de son ouvrage nommé «Aviculture», publiée en 1905, Charles Voitellier réunit en une seule, les deux races de Pavilly et de Caumont.

Pourtant, au nombre des points pouvant notablement les distinguer, on trouve, en premier lieu, la localisation géographique. La Caumont tient son nom d’un petit village du Calvados, Caumont l’éventé. La Pavilly quant à elle, porte le nom d’un bourg du Pays de Caux ; Haute et Basse Normandie peuvent donc s’enorgueillir de posséder respectivement une race cousine. Si la couleur du plumage et la forme générale de ces deux variétés est fortement semblable, la crête, en revanche, présente une différence morphologique essentielle.



La Caumont porte la crête « en couronne », ce qui lui valu le surnom de poule de Saint Louis et si sa localisation originelle se situe en Basse-Normandie, on peut dire qu’elle s’est développée largement, puisque l’on retrouve sa trace dans le Maine et l’Anjou jusqu’à la Loire et même, semble-t-il, au sud de ce fleuve.


Décrite au début du siècle comme la volaille de ferme par définition, les auteurs avicoles ne tarissait pas sur sa rusticité et samont», lorsqu’on l’engraissait d grande aptitude à la ponte. La réputation de la «Gélinotte de Caue laitage et de céréales, a retenu l’attention de nombreux gourmets.

Génétiquement, cette crête double en couronne est due au gène Dc, et n’est partagée que par trois races dans le monde : La Sicilienne, la Augsbourg et la Caumont.

Détail historique intéressant, ces trois races de poules ont en commun, outre la forme de leur crête, les rois de Sicile. Ces sont les Hauteville (normands) de la fin du XIème siècle, a qui ont succédé par mariage à la fin du XIIème, les Hohenstaufen de Souabe (dont la capitale était Augsbourg). Enfin, en 1266 Charles d’Anjou, propre frère de Saint Louis, régna sur la Sicile. Importée en Normandie, l’ancêtre de l’actuelle Caumont a probablement été croisée avec les races du groupe «Néerlando-Normand» auquel on la rattache actuellement.



La Pavilly, quant à elle, a une existence officielle remontant au 14 décembre 1908, date de la reconnaissance du standard de cette poule et de la création du Pavilly club, présidée par la marquise de Sainte-Marie d’Agneaux.

Il est signalé dans le livre d’Alphonse Blanchon et du Comte Delamare de Monchaux (toutes les poules, 1924) que cette race était élevée en Normandie depuis des siècles.


Bonne pondeuse et bonne productrice de chair, cette volaille noire à huppe et crête simple semblait entourée d’attentions par les grands restaurateurs et hôteliers rouennais du XIXème siècle, venant chercher au marché de Pavilly, chaque jeudi ces volailles noires normandes. On signale, en outre, que dans la région, à l’époque tournée vers les productions industrielles de textiles et de papier, la Pavilly était élevée et entretenue par de nombreux responsables et contre-maîtres industriels semblant apprécier les mérites gastronomiques de cette volaille.

Aujourd’hui, la Pavilly comme la Caumont nécessitent un réel travail de sélection tant elles ont été oubliées durant la seconde partie du vingtième siècle. Elevées par un nombre grandissant de personnes concernées par la préservation du patrimoine avicole normand, elle font l’objet de toute l’attention du club pour la sauvegarde des races avicoles normandes.